Les démarches diagnostics du TDL

La dysphasie est considérée comme un trouble de la communication. Les orthophonistes, les neuropsychologues et les pédopsychiatres sont les professionnels de la santé qui peuvent émettre un diagnostic de dysphasie.

Depuis le projet de loi 20, les neuropsychologues ainsi que les psychiatres se sont ajoutés aux orthophonistes afin de pouvoir émettre eux aussi des diagnostics de dysphasie. Les neuropsychologues et les psychiatres évalueront les fonctions cognitives de la personne en évaluation. De leur côté, les orthophonistes évaluent le langage et le mode de communication utilisés par cette dernière. Cependant, ce ne sont pas tous les orthophonistes, neuropsychologues ou psychiatres qui sont spécialisés dans les démarches diagnostiques de la dysphasie.

Il est possible de rechercher des ressources en cabinet privé sur le site internet de l’Ordre des orthophonistes et des audiologistes du Québec. Vous pourrez ainsi choisir la ville dans laquelle vous demeurez et choisir le domaine de pratique qui vous intéresse et vous obtiendrez une liste d’orthophonistes qui sont spécialisés dans l’évaluation de ce trouble.

Les orthophonistes sont les professionnels qui assurent le suivi des personnes vivant avec ce trouble. Ils effectuent des activités de dépistage, de promotion, d’évaluation et de traitement des troubles de la parole, du langage oral et écrit et des conditions associées. Les orthophonistes travaillent en complémentarité avec les proches, les enseignants, les éducateurs en garderie ainsi qu’avec les autres professionnels de la santé, pour faire progresser les personnes aux prises avec ces troubles.

Enfant d’âge préscolaire

Dès qu’un parent s’inquiète quant au développement langagier de son enfant et que son enfant est âgé de 4 ans ou moins, il peut contacter et consulter un ou une orthophoniste du CSSS de sa région. Dans son rôle d’intervenant direct, une part importante du dépistage précoce revient au médecin généraliste ou au pédiatre qui doivent être vigilants et attentifs aux déficiences langagières chez les enfants en bas âge. Au cours de plusieurs rencontres entre le médecin et les parents, soit pour des vaccins ou examens de routine, si l’évolution du langage ne correspond pas à ce qui est attendu pour un enfant du même âge, il est de la responsabilité du médecin de référer l’enfant et ses parents à l’expertise d’un professionnel qui sera en mesure de l’évaluer.

Il est à noter que plus l’enfant qui présente des signes inquiétants est vu souvent par un orthophoniste, plus on lui ouvre de portes pour son avenir. L’orthophoniste doit d’abord évaluer les différents aspects du langage et de la communication de l’enfant afin de déterminer la nature exacte des difficultés présentes. S’amorce alors la démarche qui peut aboutir à un diagnostic d’un trouble développemental de langage (dysphasie). Avant l’âge de 4 ans, l’enfant sera considéré à risque de présenter un trouble persistant du langage. Même en consultant en jeune âge, l’orthophoniste ne pourra pas préciser la nature exacte du trouble de langage avant l’âge de 4 ans, car le profil de votre enfant est en grande évolution à cet âge et on ne peut conclure de façon spécifique et assurée une dysphasie aussi précocement. Par contre des exercices peuvent tout de même être amorcés pour favoriser la progression de l’enfant.

Des évaluations complémentaires peuvent également être nécessaires pour déterminer la primarité du trouble de langage. Le diagnostic de dysphasie se faisant par l’exclusion, les difficultés langagières observées ne doivent pas être attribuables à une autre pathologie (trouble auditif, retard intellectuel, trouble d’apprentissage, trouble d’attention, trouble du spectre de l’autisme, etc.) Un suivi de l’évolution de l’enfant est nécessaire dans le cadre d’une démarche diagnostique afin de vérifier s’il y a persistance des difficultés ou si le retard diminue avec les exercices prescrits.

Après évaluation avec un orthophoniste et malgré diverses interventions et des suivis ponctuels, si l’hypothèse de la dysphasie devient probable, la personne et sa famille seront orientées vers d’autres services complémentaires offerts par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de votre région (CIUSSS) avec lequel se sont récemment regroupés les centres de réadaptation, dont l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec (IRDPQ).

Enfant d’âge scolaire

Si votre enfant présente des difficultés langagières et est en âge de fréquenter un milieu scolaire, un plan d’intervention est alors mis en place par la commission scolaire. Ce plan fait l’analyse des besoins et des capacités de l’élève et précise les moyens, les objectifs ainsi que les modalités pour évaluer les progrès de l’élève. À la suite de l’évaluation des capacités et des besoins des élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage ou handicapés et selon les recommandations du plan d’intervention, ces élèves peuvent être regroupés au sein de classes spécialisées dans une école ordinaire ou recevoir des services selon d’autres modalités.

Adolescents et jeunes adultes

Bien que dans la majorité des diagnostics de dysphasie soient émis en âge scolaire, il peut arriver que certains aient déjoué les évaluations. Ces personnes ont eu des difficultés tout au long de leur parcours, mais ont toujours réussi à se débrouiller et obtenir la note de passage lors des examens.

Souvent, c’est lors d’épreuves particulières que l’entourage ou les professionnels de la santé de cet adolescent/ jeune adulte réalisent qu’il s’agit peut-être plus que de diverses difficultés. Par exemple, lorsqu’il vient le moment de se trouver un emploi, de déménager, etc. Bref lorsqu’il est le temps de gagner en autonomie, de passer à la vie d’adulte.

En cas de doute, la meilleure chose à faire est de consulter un orthophoniste, un neuropsychologue ou un psychiatre afin de confirmer ou d’écarter tout doute de trouble du langage. Malheureusement, à moins de difficultés dans le milieu de vie, il sera difficile d’obtenir une consultation en orthophonie dans un CSSS. Les professionnels en clinique privée restent une solution accessible, moyennant des frais. À la lumière de ces observations, l’orthophoniste consulté pourra faire un bilan langagier de la personne et ainsi déterminer la nature ses difficultés.

L’évaluation terminée, les spécialistes de la santé qui peuvent émettre un diagnostic de dysphasie pourront aussi suggérer certains tests complémentaires afin de clarifier la nature du problème langagier de la personne. Ainsi, une consultation en audiologie, psychologie ou ergothérapie peut être de mise afin de mieux répondre aux besoins de cette dernière.

Remerciements

Merci à Natasha McDonald, orthophoniste au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale, pour la révision du contenu de cette page.