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Coralie

Témoignage

Adolescente,  13 ans

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Coralie est une jeune adolescente de 14 ans présentant un trouble développemental du langage (TDL) moyen-sévère, un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) ainsi qu’une dyspraxie visuo-constructive.

Martine, la maman de Coralie, a su très tôt que le développement de sa fille n’était pas typique, car bien qu’il s’agissait d’un bébé très charmant qui souriait beaucoup, elle babillait peu.

Martine a donc demandé l’aide d’une orthophoniste de son CLSC lorsque Coralie avait 18 mois. En tant que maman de trois enfants et éducatrice en garderie, elle était convaincue qu’elle devait trouver rapidement des services pour sa fille, pour stimuler son développement. Elle a donc fait des pressions pour que Coralie soit suivie à l’IRDPQ, ce qu’elle a réussi à obtenir lorsqu’elle avait 2 ans. Elle a alors eu droit à des services d’orthophonie, d’ergothérapie et de physiothérapie jusqu’à l’entrée à l’école.

À l’âge de 3 ans, Coralie ne parlait presque pas, ce qui lui faisait vivre beaucoup de frustrations, qu’elle exprimait de la seule façon qu’elle le pouvait, c’est à dire par de grosses crises de colère. Ce fut une période très difficile pour sa famille qui voyait et comprenait sa détresse.

Martine avoue avec beaucoup d’émotions que cette période était aussi très difficile parce qu’elle faisait tout en son pouvoir pour aider sa fille, mais qu’elle devait continuer à travailler et à porter tous les chapeaux. Les gens comprenaient que sa fille avait des besoins particuliers, sans toutefois lui offrir la flexibilité pour lui permettre de tout faire. Par exemple, on lui proposait des services pour Coralie de jour pendant la semaine, ce qui l’obligeait à choisir entre s’absenter du travail ou aider sa fille, un choix déchirant.

Parcours scolaire

Pour ce qui est du parcours scolaire, Martine s’est toujours beaucoup impliquée et elle a fait des pressions pour que Coralie s’intègre le mieux possible dans son milieu et soit dans un environnement adapté à ses difficultés. Elle a d’abord été dans une classe pour enfants malentendants, puis elle est maintenant dans une classe langage depuis 4 ans et le sera également à son entrée au secondaire, l’année prochaine.

Pour nous aider à comprendre ce qu’est le TDL, Martine explique que lorsque Coralie était petite, c’était comme si tout le monde parlait une autre langue autour d’elle. C’est mieux aujourd’hui, mais elle a encore du mal à se faire comprendre parfois et ce n’est pas facile de vivre avec l’incompréhension et le jugement des autres. Martine ajoute que le TDL ne se limite pas à des difficultés langagières. Les difficultés de sa fille n’ont rien à voir avec son intelligence, mais plutôt avec le fait qu’elle perçoit la réalité différemment. Par exemple, la notion du temps est très abstraite pour Coralie, si bien qu’elle a besoin de trucs pour structurer sa routine, comme utiliser une alarme. L’autonomie est une chose plus difficile à développer pour un enfant avec un TDL. La naïveté de Coralie est aussi quelque chose qui préoccupe sa mère, surtout avec l’entrée au secondaire et les nouvelles fréquentations et tentations que cela implique.

Martine décrit sa fille comme une personne pétillante, de bonne humeur, créative et intelligente. Si la famille est confrontée à un problème, c’est presque toujours Coralie qui trouve la solution grâce à son esprit vif et créatif. C’est aussi une très bonne danseuse! Elle a même gagné une compétition grâce à une chorégraphie qu’elle a créée elle-même et qu’elle a présentée seule sur la scène! Coralie est aussi une personne très reconnaissante qui apprécie tout ce qui est mis en place pour l’aider. Elle a d’ailleurs beaucoup de chance au quotidien de pouvoir compter sur l’aide précieuse de ses deux sœurs, en l’absence de sa maman.

Martine considère qu’il est très important de miser sur les forces des enfants présentant un TDL. Il faut trouver ce qui les valorise et les rend heureux parce que tout le reste est difficile. En observant leur fille et en écoutant ce que les autres leur disaient, les parents de Coralie ont vu son talent et son intérêt en danse et ont misé là-dessus.

Si on demande à Martine quels seraient ses conseils pour les parents d’enfants avec un TDL, autre que celui de miser sur leurs forces, ce serait de ne pas hésiter à demander de l’aide. Il faut pousser, insister et ne pas attendre parce que les retards s’accumulent vite. L’aide ne vient pas si on ne la demande pas. Finalement, elle ajoute que pour pouvoir bien aider son enfant, il faut accepter son diagnostic. Ce n’est pas facile, mais on ne peut pas aider l’enfant tant que l’on nie ses difficultés. De son côté, il lui a fallu du temps avant de demander l’aide financière pour enfant handicapé, parce que cela était difficile à accepter pour elle. Elle termine en disant que chaque parent est la meilleure personne pour aider son enfant, que les parents doivent se faire confiance.

Un grand merci pour ce témoignage!